"Jours heureux" de Samuel Beckett

"Rien n'est plus drôle que le malheur !" (Samuel Beckett)

Winnie passe des "jours heureux" dans le tas de terre où elle est enterrée. Seul le haut de son corps dépasse, mais elle est de bonne humeur, elle discute avec Willie, son mari, qui vit silencieusement à côté d'elle en lisant le journal. Winnie est cependant bien décidée à trouver la vie belle, malgré les peurs et les restrictions.

En totale contradiction avec sa situation extérieure catastrophique, Winnie apparaît en effet comme l'incarnation de la personne heureuse, s'amusant avec toutes sortes d'objets quotidiens tirés d'un sac à main, exprimant à peine son mécontentement ou son abattement, se réjouissant des événements les plus anodins et affrontant le destin avec un optimisme inébranlable. Ce faisant, elle s'enfonce encore plus profondément dans le tas de sable dans la deuxième partie, jusqu'à ce que seule sa tête en ressorte. Rester en haut, semble-t-elle dire, rester toujours en haut. Elle s'est installée dans l'incertitude, elle vit sa vie dans un espace si restreint et elle est heureuse des grâces, des petits coups de pouce qui viennent de quelque part.
Elle tient bon.

"Jours heureux", l'un des textes les plus visionnaires du vingtième siècle, a été présenté pour la première fois à New York en 1961.

Allemand par Erika et Elmar Tophoven

Avec : Martina Guse, Udo Rau
Mise en scène : Christof Küster
Décors et costumes : María Martínez Peña

Photos : Sabine Haymann