Les voleurs

Les brigands de Schiller sont unanimes : on ne peut pas changer le monde avec des mots, mais seulement avec des actes. C'est ainsi qu'une bande de jeunes hommes parcourt le pays, décidés à faire sauter toutes les limites d'une société qu'ils jugent fausse. Ils se battent pour la liberté et ne sont finalement rien d'autre qu'une bande d'assassins. Le metteur en scène Mathias Spaan transpose la bande de brigands de Schiller dans le futur. Ils ont vieilli, les brigands à l'héroïsme, et méditent sur "le bon vieux temps", lorsque la violence était un moyen légitime de faire la révolution et que les "qualités masculines" comme le courage et la force n'étaient pas encore considérées comme toxiques. "La pièce a quelque chose d'onirique, de bondissant, et arrive comme en lambeaux. Cela me rappelle Kafka. L'onirisme m'a inspiré l'envie de regarder cette pièce comme à travers un rétroviseur ou de pouvoir la remettre en question dans une sorte de flash-back ... La vieillesse redonne aux voleurs quelque chose de vulnérable, de délicat, qu'ils n'auraient pas en tant que jeunes hommes. En outre, à la fin de leur vie, ils doivent se poser les questions suivantes : 'Qu'ai-je vraiment fait dans ma vie ? Qu'est-ce que j'ai accompli ? Et est-ce que quelque chose a été bon ? Ces questions sont centrales pour moi dans mon travail. Je me les pose aussi régulièrement à moi-même. Comment est-ce que je veux me comporter dans ce monde et est-ce que je peux me retrouver à la fin de ma vie en disant que c'était bien, la façon dont je me suis efforcé" ? (Mathias Spaan)